A la date du 27 avril 2020,la région de Sédhiou vient d'enregistrer son premier cas de la covid-19, dans la foulée des mesures prises par les autorités sanitaires, nous notons la mise en quarantaine de personnes suspectes (19), et les cas positifs()25 répartis dans les différents sites d'hospitalisation.
Au total 19 personnes exclusivement du personnel de Pakao-Fm se verront confiner dans les différents sites hôteliers de la région à savoir: Séfa, Palmeraie et la Radio elle-même.
Dans la foulée des mesures prises par les autorités sanitaires, on dénote une prévention pour éviter la propagation de la covid-19.
A cet effet, le protocole établi dans la lutte contre le covid-19 , est mis en branle et respecté sur toute la ligne.
Le prêcheur Ahmadou Bamba Dramé, cas zéro aurait infecté 25 personnes et entré en contact avec la totalité du personnel de la Radio municipale.
Ces derniers seront répartis dans les sites d'hébergement de la région. Bon nombre de ces personnes sont pour la plupart des jeunes enseignants qui tiennent des émissions pédagogiques , d'autres sont des techniciens qui cherchent à trouver mieux.
Selon M. Dramé,Médecin-chef du district sanitaire de Sédhiou,"dans ce genre de situation, il faut mettre en confinement les personnes en contact direct ou indirect avec le cas contaminé, il ajoute d'où l'appellation de mise en quarantaine.Face à l'évidence et aux sentiments confus des uns et des autres l'isolement semble être l'option pour ces personnes ciblées qui ont fait l'objet de réticence dans le quartier , avant le diagnostic , nous raconte Bakary Konté.
Dans la matinée du 27 avril 2020, les locaux de Pakao-fm deviennent le balai infernal de personnes aux responsabilités différentes.(service d'hygiène,police, préfecture,équipe de prélèvement entre autres).
Individuellement, les gens se construisent un scénario pour se tirer d'affaire,car subitement, ce qu'on pensait comme rêve,vient de frapper à côté de nous.
Nous avons pu recueillir l'avis de certains qui mêlent angoisse et résignation à l'image de Bocar Mané, professeur d'anglais au collège Diendé" J'avoue que je suis resté perdu pendant longtemps, mes va et vient ne se justifiaient guère, aussitôt, plusieurs choses m'animent, si je suis testé positif, que vais-je devenir?il argue, pire laissant une femme en état de grossesse avancée qui va délivrer au moment de son confinement".
Si les avis sont partagés, d'autres jusque-là se souviennent difficilement de ce voyage douloureux, qui montre le transfert des pestiférés, les malpropres qui ont cherché et ont trouvé le mal.
Armando Mané, affirme aussi les mêmes sentiments, j'irai avec , je peux oublier ce moment, j'ai passé deux nuits cauchemardesques, des idées m'habitent, on me parle a-t-il souligné.Ce complexe hôtelier est l'un des meilleurs mais, le séjour des confinés était semblable à un emprisonnement, car le personnel était méfiant, tout au début, la gendarmerie assurait la surveillance.
Ces images restent ancrées dans la tête de Youssouf Diakhaté qui n'en décolère pas, a au point de lancer sur la figure de certains "je ne suis pas malade, on m'a testé négatif et le second le sera, inutile de vous éloigner de nous".
Dans l'intimité de ces chambres renommées selon l'alphabet ,a,b,c, d entre autres, les isolés s'isolent, dans un silence assourdissant, ils tentent de percer le mystère de ce qui les entoure.
Le point de la maladie fait à chaque 10h , est devenu une drogue, personne ne le rate et les commentaires suivent.
Dans cette situation, la gestion de la crise est individuelle, même si , on affiche un sourire pour noyer le chagrin mais, au fond la peur anime chacun et le regard extérieur.
Ces confinés qui entretiennent des communications permanentes avec leur famille sont stupéfaits d'entendre que leurs parents font l'objet de stigmatisation dans le voisinage immédiat.
Si la covid-19 est une pandémie mais ses stratégies demeurent une véritable torture pour d'autres qui vacillent entre réveil brutal et lendemain incertain au bout de 14 jours de confinement.
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