ATTAQUE / REACTION : Le visage du
conflit en Casamance.Casamance : Les combattants du Mouvement des Forces Démocratiques ... journaldupays.com
La
crise indépendantiste qui sévit au sud du Sénégal depuis décembre 1982 ne cesse
de grossir le lot de désespérés, de déplacés et d’handicapés entre autres…
Le soulèvement populaire de Mangoukouroko
dans la commune de Ziguinichor est mené par des hommes et femmes qui se
sentaient isolés dans la gestion du pays. Ils sont meurtris par les lois qu’ils
subissaient et avaient décidé de s’exprimer autrement. Ces populations
homogènes ou hétérogènes avaient marché pacifiquement jusqu’à la gouvernance de
la capitale du sud pour y hisser un drapeau blanc. Acte de trop, jacqueries,
tentatives de rébellions, autant de mots pour qualifier leur expression par le
pouvoir qui était en place, geste sanctionné sévèrement par des arrestations
tous azimuts, des tirs à balles réelles comme l’illustre la fameuse fusillade
de Dialambanta -réf. Jean Marut- Quelques temps après nous assistions à un
déploiement militaire sur toute l’étendue de la Casamance pour mater la
rébellion qui vient de naitre, appelée MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques
de La Casamance). En fait, c’est ce que nous retenons de ce conflit armé, qui
n’a fait que durer et perdurer, voire une lutte armée des plus longues du monde. Selon professeur Assane SECK,
« le conflit en Casamance a surpris l’Etat du Sénégal à plus d’un titre,
il imaginait les protestations lui venir d’autres régions, telles Thies et
Kaolack ». L’historien pense que la gestion de cette affaire n’a été que
de l’amateurisme des deux côtés. Ni Diamacoune ne pouvait brandir un document
qui justifiait le statut spécial de la Casamance, non plus l’Etat s’était
penché sur les causes profondes de la révolte. Cette atmosphère de flou
entretenue pendant longtemps, a déterminé les réactions des deux côtés, d’où la
fameuse expression ATTAQUE/REACTION. Jean François Marut, dans son ouvrage le conflit de Casamance Ce que disent les
armes, a voulu traduire l’option militaire pour la résolution du conflit
par l’Etat du Sénégal qui a montré ses
failles. Par contre le MFDC aussi n’a jamais gagné la guerre. Bien que nous
notons des dates tristes qui s’effaceront difficilement dans la conscience
collective des casamançais et des sénégalais en général : l’attaque de
Béla en 1991, Babonda 1997- Madina Mancagne 1997, Kandialang 1998, Boutoupa
Camaracounda 1998, L’attaque de kabeumb ayant causé des morts et prise d’otage,2011
tueries et mutilations de personnes dans la forêt de Sicoume et récemment la
mutinerie de Bofa en 2018, a jeté une bouffée de sable dans la machine de la paix. Les
réactions venant du gouvernement du Sénégal ont été sans commune mesure, des arrestations,
des mandats d’arrêts décernés aux fugitifs ont rythmé la gestion de cette
affaire communément appelée « la tuerie de Bofa Bayotte ».
Que
faut-il négocier avec le MDFC
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